« Escoute, bûcheron arreste un peu le bras !

                                       Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas.

                                       Ne vois-tu pas le sang, lequel dégoutte à force,

                                       Des nymphes qui vivaient dessous la rude escorce ? »

 

 

          Sans pouvoir dire si les « nymphes » se portent bien, on peut constater que quelques arbres ont heureusement survécu à la mort des « espaces verts ». Certaines forêts furent plantées par nos rois. Classées, répertoriées, surveillées, aimées, elles font la joie des citadins avides de fraîcheur. Un capitulaire de l'an 800, soucieux d'établir un juste équilibre entre les ressources du territoire, prescrit aux Intendants des Domaines Royaux de défricher les cantons propres à l'agriculture, mais de ménager soigneusement ceux qui doivent rester en forêt. On va même jusqu'à limiter le droit de « glandée » à un porc par hectare ou par hectare et demi selon les régions.

 

          Ce précieux souci de préservation des forêts en France et en Europe allait de pair avec le désir d'élever l'éducation des peuples qui les habitaient. Mais au fond, quoi de plus naturel que de gérer au mieux la première des ressources de cette terre et de tous les bienfaits qu'elle portait dans son cœur depuis des millénaires.

 

          Les scientifiques datent l'apparition des premiers arbres il y a environ 390 millions d'années (au Dévonien inférieur) au cours de l'ère primaire. Les océans et les continents se forment et se modifient au gré des bouleversements géologiques. Mais une période de stabilisation de quelques continents permet la naissance de plantes puis le développement d’arbres et de leur croissance, gigantesque pour certains.

 

          Beaucoup plus tard, et après avoir nourri nombre d’animaux végétariens tels que des dinosaures, la forêt dans son essor deviendra la nécessaire source de biens de nos ancêtres, frères de Cro-Magnon. Pêcheur, chasseur, cueilleur et bâtisseur, l'homme a une relation symbiotique avec la forêt. L'eau est source de vie, mais que serait la vie sans la forêt ?

 

          La sédentarisation de ces groupes leur intelligence, la nécessité de survivre et de se développer ont ouvert la voie à une relative forme de gestion des terres et de la forêt. De cette adaptation l'agriculture naîtra et l'homme utilisera naturellement avec les moyens dont il dispose, l'ensemble de ce milieu qu'il sait fécond.

 

          La forêt couvre pratiquement à peu près 70% de notre pays, lorsque Jules César, qui considérait la Gaule comme une terre chevelue (boisée) organise un réel réseau routier et crée le premier plan cadastral. Plus de terres et de forêts sans propriétaire. Ce chantier titanesque prend forme, mais il sera anéanti par les nombreuses invasions et guerres successives que notre pays subira.

 

          Le Moyen-Age connaîtra des défrichements sans précédent et il faudra attendre véritablement l'intervention de Louis XIV et la persévérance de Colbert pour qu'une authentique réforme de la forêt voit le jour. Malgré tous leurs efforts et une certaine réussite, leur disparition sonnera à nouveau le glas des transformations nécessaires du paysage forestier de la France. L'industrialisation et la démographie ont toujours été étroitement liées aux besoins forestiers et aux défrichements.

 

           On peut citer quelques chiffres :

 

            -pendant la période celte de -1000 à -52, la forêt couvrait environ 65 à 75% de notre pays soit 40 millions d'hectares.

            -au milieu du 17ème siècle il ne reste qu'environ 13 millions d'hectares

            -en 1914, nous ne possédons plus que 10 millions d'hectares

            -en l'an 2000, la France se trouve recouverte d'à peu près 20 millions d'hectares de bois et de forêts.

 

          Les efforts méritoires de l’intérêt porté par certains de nos Rois depuis des siècles, puis des Intendants des Eaux et Forêts, des administrations forestières, et plus près de nous de l'ONF et de toutes les instances concernées ont permis de maîtriser une déforestation grâce à une réelle et permanente prise de conscience de l’existence impérieuse de notre forêt et de sa conservation dans le respect de sa diversité.

 

*Sources :

 

http://foret.chambaran.free.fr/index.php?page=historique

http://jcboulay.free.fr/astro/sommaire/astronomie/univers/galaxie/etoile/systeme_solaire/terre1/primaire/page_primaire.htm

 http://le.mago.pagesperso-orange.fr/Acrobat/Histoire.pdf

Collection « Tout l’Univers » Édition Hachette.

 

 

 

 

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